Johnny le Grand Frère
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Johnny le Grand Frère
Bonjour,
Pour tous ceux qui aiment vraiment Johnny, il est indéniable qu'il a une place dans notre vie, qu'il est devenu un membre de notre grande famille, celui que j'appelle respectueusement " Le Grand Frère" J'ai voulu laissé un témoignage à mes enfants et petits enfant en écrivant l'histoire de notre vie et je n'ai pu faire autrement que de l'inclure car il en fait partie. Si vous le permettez je vous en livre un extrait, si ça vous barbe je le comprendrai . Je ne fais pas de marchandisation, je partage seulement avec les authentiques.
" Il y avait aussi un achat que je ne voulais pas manquer, celui de
mes disques. Ah ! Ici j'aborde un événement, qui a concerné ma génération mais
pour lequel, nous les jeunes de cette époque avions raison ; et cette fois nous
n'allions pas céder.
À en croire nos aînés, ceux qui nous commandaient, nous étions bien bons
pour aller nous faire canarder en Algérie, mais nous n'avions pas droit au
chapitre pour nos goûts, quels qu'ils soient, coiffure, vêtements et musiques,
surtout musiques. Avec mes maigres économies je m'étais acheté un électrophone.
Il était vendu en occasion mais fonctionnait parfaitement. J'arrivais chez nous
avec déjà en ma possession un appareil de discorde, restait maintenant à écouter
le disque acheté. Très gros problème, mes goûts étaient jugés sauvages,
violents et dénués de qualités artistiques. Ce n'était pas Tino Rossi, Luis
Mariano etc. qui me faisaient vibrer, pourtant je n'avais rien contre. Moi je
vivais pour une toute autre passion musicale, une musique complètement dissemblable,
des sonorités nouvelles à mes oreilles et surtout un chanteur tellement
différent, totalement en accord avec ce que ma jeunesse espérait de la vie, parfaitement
en adéquation avec mon esprit de liberté. Il donnait un sens positif à mon
existence. Ce chanteur moqué et critiqué, mais la vraie star d'aujourd'hui
c’était : Johnny Hallyday, oui mais malheureusement pas question de passer le
moindre disque. Aussi afin de pouvoir l'écouter tranquillement sans entendre :
« Tiens ! Le chat du voisin, s'est coincé la queue dans la porte. »
Ou aussi :
« Tu nous casses les oreilles avec ton agité. »
J'utilisais un stratagème. Un beau jour je proposais à mon père comme ça,
histoire de voir.
« Dis ! Si je rangeais la cave, il y a un énorme bazar. »
« Quelle mouche t’a piqué. Remarque, comme je devais le faire tu m'enlèverais
une belle épine du pied. Mais d'abord, explique-moi tes véritables intentions.
»
« Tu sais les difficultés que nous avons pour développer nos films et tirer
nos épreuves dans la salle de bains. En plus du risque des salissures, vois
toi-même ! Nous manquons de place. »
« Et tu proposes quoi ? De transformer notre cave en laboratoire photographique
peut-être ? »
« Voilà, tu as tout compris ! »
« Et pour la lumière. Tu fais comment ? »
J'avais prévu dés le commencement du rangement cette question, en vérité je
l'avais prévue bien avant, car le seul objectif réel était d'écouter en paix ma
musique préférée. J’expliquais à mon père ma procédure.
« Tu vois, je fais passer mon fil par le passage du câble d'antenne télé,
je me trouve alors dans les colonnes à coffrets e-d-f/g-d-f, je mets mon fil
dans un coin afin qu'il ne soit pas trop visible et je laisse descendre.
Puisque ça débouche dans le couloir des caves je le fais suivre jusqu'à la
nôtre, en me servant des chemins de câbles déjà en place. Tu vois, du travail
de pro. »
Une fois
le travail achevé, mon père inspectait tout l'ouvrage, il était satisfait du résultat.
Je descendais mes instruments photographiques, un vieil agrandisseur que mon
patron m'avait autorisé à récupérer avant qu'il ne soit mis au rebus, ma boite
pour développer les films, les cuvettes et les produits en petites bonbonnes. Mais
en tous cas, le plus important à mes yeux, l'électrophone suivait le même
mouvement et se retrouvait bien vite branché à la prise multiple et surtout
bien camouflé. Alors pour le coup, c'était tout du bonheur. Commencer par
mettre un cliché dans l'agrandisseur pour le cas où. On ne sait jamais ! Et j’envoyais
la musique. C'était parti. Souvenirs……souvenirs, Kiliwatch, Laisse les filles,
etc…, etc.…Johnny à la cave, et alors, je faisais de la résistance, Johnny
passager clandestin dans mon repaire, moi je trouvais cette aventure exaltante.
J'ai appris, plus tard que je n'étais pas le seul à me cacher pour l'écouter,
nous étions tout un réseau. Je ne sais pas si lui, la star d'aujourd'hui, se doute
de ce que nous avons dû endurer, nous les jeunes de l'époque comme moqueries,
lazzis et quolibets, de la part de ceux qui se croyaient malins que ce soit
chez nous ou au travail, nous affublant de toutes sortes d'adjectifs à
caractères vexants aux connotations méprisantes. Mais qu’importe ! Nous
supportions tout, quelle force extraordinaire il nous donnait. Quand il
chantait, il se battait pour nous. Et comme c'est bon de savoir,
qu'aujourd'hui, comme hier, on ne se trompait pas. Oui, il avait quelque chose
en plus. Il donnait plus qu'il ne recevait, c'est ça aussi qui a fait l'amour
de son public. C’est ainsi que les générations se succèdent et l'aiment autant
que ceux des premiers jours. Je réussissais plutôt bien ma manœuvre et pour ne
pas me faire piéger, je mettais toujours un petit caillou sous la porte
principale donnant accès au couloir des caves là où je me trouvais. Le bruit
que faisait la porte en s'ouvrant et le frein exercé par le petit caillou, me
laissaient le temps de mettre de l'ordre, arrêter la musique, vite ! Cacher
l'électrophone et attendre, savoir si ce n'était qu'un locataire de passage
dans les caves, ou mon père venant voir où j'en étais......
Pour tous ceux qui aiment vraiment Johnny, il est indéniable qu'il a une place dans notre vie, qu'il est devenu un membre de notre grande famille, celui que j'appelle respectueusement " Le Grand Frère" J'ai voulu laissé un témoignage à mes enfants et petits enfant en écrivant l'histoire de notre vie et je n'ai pu faire autrement que de l'inclure car il en fait partie. Si vous le permettez je vous en livre un extrait, si ça vous barbe je le comprendrai . Je ne fais pas de marchandisation, je partage seulement avec les authentiques.
" Il y avait aussi un achat que je ne voulais pas manquer, celui de
mes disques. Ah ! Ici j'aborde un événement, qui a concerné ma génération mais
pour lequel, nous les jeunes de cette époque avions raison ; et cette fois nous
n'allions pas céder.
À en croire nos aînés, ceux qui nous commandaient, nous étions bien bons
pour aller nous faire canarder en Algérie, mais nous n'avions pas droit au
chapitre pour nos goûts, quels qu'ils soient, coiffure, vêtements et musiques,
surtout musiques. Avec mes maigres économies je m'étais acheté un électrophone.
Il était vendu en occasion mais fonctionnait parfaitement. J'arrivais chez nous
avec déjà en ma possession un appareil de discorde, restait maintenant à écouter
le disque acheté. Très gros problème, mes goûts étaient jugés sauvages,
violents et dénués de qualités artistiques. Ce n'était pas Tino Rossi, Luis
Mariano etc. qui me faisaient vibrer, pourtant je n'avais rien contre. Moi je
vivais pour une toute autre passion musicale, une musique complètement dissemblable,
des sonorités nouvelles à mes oreilles et surtout un chanteur tellement
différent, totalement en accord avec ce que ma jeunesse espérait de la vie, parfaitement
en adéquation avec mon esprit de liberté. Il donnait un sens positif à mon
existence. Ce chanteur moqué et critiqué, mais la vraie star d'aujourd'hui
c’était : Johnny Hallyday, oui mais malheureusement pas question de passer le
moindre disque. Aussi afin de pouvoir l'écouter tranquillement sans entendre :
« Tiens ! Le chat du voisin, s'est coincé la queue dans la porte. »
Ou aussi :
« Tu nous casses les oreilles avec ton agité. »
J'utilisais un stratagème. Un beau jour je proposais à mon père comme ça,
histoire de voir.
« Dis ! Si je rangeais la cave, il y a un énorme bazar. »
« Quelle mouche t’a piqué. Remarque, comme je devais le faire tu m'enlèverais
une belle épine du pied. Mais d'abord, explique-moi tes véritables intentions.
»
« Tu sais les difficultés que nous avons pour développer nos films et tirer
nos épreuves dans la salle de bains. En plus du risque des salissures, vois
toi-même ! Nous manquons de place. »
« Et tu proposes quoi ? De transformer notre cave en laboratoire photographique
peut-être ? »
« Voilà, tu as tout compris ! »
« Et pour la lumière. Tu fais comment ? »
J'avais prévu dés le commencement du rangement cette question, en vérité je
l'avais prévue bien avant, car le seul objectif réel était d'écouter en paix ma
musique préférée. J’expliquais à mon père ma procédure.
« Tu vois, je fais passer mon fil par le passage du câble d'antenne télé,
je me trouve alors dans les colonnes à coffrets e-d-f/g-d-f, je mets mon fil
dans un coin afin qu'il ne soit pas trop visible et je laisse descendre.
Puisque ça débouche dans le couloir des caves je le fais suivre jusqu'à la
nôtre, en me servant des chemins de câbles déjà en place. Tu vois, du travail
de pro. »
Une fois
le travail achevé, mon père inspectait tout l'ouvrage, il était satisfait du résultat.
Je descendais mes instruments photographiques, un vieil agrandisseur que mon
patron m'avait autorisé à récupérer avant qu'il ne soit mis au rebus, ma boite
pour développer les films, les cuvettes et les produits en petites bonbonnes. Mais
en tous cas, le plus important à mes yeux, l'électrophone suivait le même
mouvement et se retrouvait bien vite branché à la prise multiple et surtout
bien camouflé. Alors pour le coup, c'était tout du bonheur. Commencer par
mettre un cliché dans l'agrandisseur pour le cas où. On ne sait jamais ! Et j’envoyais
la musique. C'était parti. Souvenirs……souvenirs, Kiliwatch, Laisse les filles,
etc…, etc.…Johnny à la cave, et alors, je faisais de la résistance, Johnny
passager clandestin dans mon repaire, moi je trouvais cette aventure exaltante.
J'ai appris, plus tard que je n'étais pas le seul à me cacher pour l'écouter,
nous étions tout un réseau. Je ne sais pas si lui, la star d'aujourd'hui, se doute
de ce que nous avons dû endurer, nous les jeunes de l'époque comme moqueries,
lazzis et quolibets, de la part de ceux qui se croyaient malins que ce soit
chez nous ou au travail, nous affublant de toutes sortes d'adjectifs à
caractères vexants aux connotations méprisantes. Mais qu’importe ! Nous
supportions tout, quelle force extraordinaire il nous donnait. Quand il
chantait, il se battait pour nous. Et comme c'est bon de savoir,
qu'aujourd'hui, comme hier, on ne se trompait pas. Oui, il avait quelque chose
en plus. Il donnait plus qu'il ne recevait, c'est ça aussi qui a fait l'amour
de son public. C’est ainsi que les générations se succèdent et l'aiment autant
que ceux des premiers jours. Je réussissais plutôt bien ma manœuvre et pour ne
pas me faire piéger, je mettais toujours un petit caillou sous la porte
principale donnant accès au couloir des caves là où je me trouvais. Le bruit
que faisait la porte en s'ouvrant et le frein exercé par le petit caillou, me
laissaient le temps de mettre de l'ordre, arrêter la musique, vite ! Cacher
l'électrophone et attendre, savoir si ce n'était qu'un locataire de passage
dans les caves, ou mon père venant voir où j'en étais......
zenith63- Messages : 7
Date d'inscription : 13/12/2009
Localisation : Auvergne
Re: Johnny le Grand Frère
Bonjour,
J'ai trouvé ton texte superbe !!!
Je ne suis pas de la génération de Johnny, cependant lorsque mon père s'absentait de la maison, ma soeur et moi sortions les vinyls pour les écouter à fond bien sur, tout en surveillant la fenetre parce que pour mon père ce chanteur hurlait, et dès qu'il apparaissait à la télé ... chutt !!!
voilà.
Mais ta famille à de la chance que tu leur laisse ce "patrimoine écris".
Rosie.
J'ai trouvé ton texte superbe !!!
Je ne suis pas de la génération de Johnny, cependant lorsque mon père s'absentait de la maison, ma soeur et moi sortions les vinyls pour les écouter à fond bien sur, tout en surveillant la fenetre parce que pour mon père ce chanteur hurlait, et dès qu'il apparaissait à la télé ... chutt !!!
voilà.
Mais ta famille à de la chance que tu leur laisse ce "patrimoine écris".
Rosie.
rosie- Messages : 66
Date d'inscription : 18/04/2009
Age : 60
Localisation : SOLOGNE
Johnny le Grand Frère
Merci, Rosie, pour l'avis que tu donnes à propos de mon texte. Quand je l'ai écrit les mots venaient tout naturellement comme s'ils étaient déjà imprimés dans ma mémoire, sans doute parce que j'ai vécu ces instants avec intensité, sans jamais être disposé à lâcher prise. Quand j'assiste, avec mon épouse , mes enfants et petits enfants, à un concert du Grand Frère c'est toujours le même sentiment qui m'anime et je le vois aussi dans les yeux de ceux qui sont avec moi. Johnny n'est pas simplement un chanteur, il fait passer un lien qui nous rend solidaires et nous attache à lui. Oui , il est grand.
Salutations
Salutations
zenith63- Messages : 7
Date d'inscription : 13/12/2009
Localisation : Auvergne
Re: Johnny le Grand Frère
Les personnes autour de moi qui ont l'age de Johnny n'ont jamais accroché "juste reconnu un peu son talent ", n'ont jamais compris pourquoi moi j'en parle et je l'admire.
Alors je me suis souvent dit heureusement que d 'autres ont tenu le coup parce que sinon oulala !!!
Merci.
Rosie.
Alors je me suis souvent dit heureusement que d 'autres ont tenu le coup parce que sinon oulala !!!
Merci.
Rosie.
rosie- Messages : 66
Date d'inscription : 18/04/2009
Age : 60
Localisation : SOLOGNE
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