Article du journal La Libre
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Article du journal La Libre
Quelque chose de Johnny
Dominique Simonet
Mis en ligne le 22/05/2009
Johnny Hallyday est à Forest National pour quatre soirs complets du
"Tour 66". Grands classiques soignés à la rhythm'n'blues. Nouvelle date
le 2 octobre.
Revoilà Johnny. Soixante-six ans le 15 juin prochain et parti, le 8
mai dernier à Saint-Etienne, pour un "Tour 66" dont l'horizon s'éloigne
chaque jour un peu plus. Sept dates stéphanoises, deux jours à Cannes
pour défendre son rôle dans "Vengeance" de... Johnnie To et hop, d'un
coup d'aile, le voilà frais comme un gardon, ou presque, sur la scène
de Forest National. Immobile au milieu du silence qui suit l'explosion
des paillettes pyrotechniques. "Quoi ma gueule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? Quelque chose qui ne va pas ? Elle ne te revient pas ?" C'est parti pour deux heures trente d'un show à la Johnny H.
L'idole des anciens jeunes est attendue de pied ferme. Depuis lundi soir, des
fans campaient devant Forest National, tandis que les sosies de
l'artiste, sur leurs clones de Harley, rôdaient dans les parages. Il y
a les clichés, et puis tous les autres spectateurs, comme ces filles
qui se montrent leurs avant-bras: les gazelles ont la chair de poule.
En même temps que l'odeur de poudre du feu d'artifice, la voix de
Johnny se répand dans la salle. Et quelle voix! Puissante, profonde,
elle s'impose en force. Adaptation de "Got to get you into my
life" des Beatles, "Je veux te graver dans ma vie" donne le ton
musical: le show sera rhythm'n'blues ou ne sera pas. Tout est là, le
rock'n'roll, le blues, avec comme dénominateur commun le R&B.
L'orchestre est fait pour: des chœurs comme on les aime, du charme, du
coffre, avec les formidables Amy Keys et Holley Nayanna; une section
cuivres, The Vine Street Horns, dirigée par le saxophoniste baryton
Ernie Fields Jr., un ex de chez Marvin Gaye - quelle bonne idée, une
grosse voix saxophonique comme ça. Et pourquoi l'harmoniciste Greg
Szlapczynski il est là, selon vous, sinon pour repasser une grosse
couche de bleu là-dessus? Un fou ce type, un génie de l'orgue à bouche.
Alors oui, le nouveau show de Mister Hallyday, qui nous est
vendu comme le der des ders, est très musical. Quand la musique est
bonne, comme chantait l'autre, Goldman, celui qui a écrit et composé
"L'envie", un des grands moments du concert... Pour ce prétendu dernier
tour, l'artiste n'a pas fait dans la dentelle. La sélection des
chansons est une usine à tubes, sans grande surprise, sauf que
certains, comme "Joue pas de rock'n'roll pour moi", il ne les a plus
interprétés sur scène depuis longtemps. Mais un show de Jojo
est-il pensable sans "Que je t'aime" ni "Gabrielle"? Dans le premier
cas, l'intro à l'orgue Hammond, autre engin essentiel ce soir, est
splendide, comme est géant le solo d'harmonica pour celle avec laquelle
il a "refusé, mourir d'amour enchaîné". Au milieu du spectacle,
notre homme s'offre une seconde entrée en scène aux sons et lumières d'
"Allumer le feu". C'est là que parle la technique mise en place. Une
grande toile dans le fond de scène et, devant, quatre écrans plus
petits, mobilisés par des robots récupérés de l'industrie automobile
(le bon côté de la crise...): l'ensemble garantit une spatialisation
inédite de l'image. En y ajoutant la pyrotechnie, l'antre de Forest
National est un cratère explosant de lave en fusion. Le jeu
des écrans est tout aussi efficace pour les grands paysages, les images
de Laetitia Hallyday ambassadrice de l'Unicef en Afrique ("Ça peut
changer le monde"), les dessins animés de synthèse comme "Quelque chose
de Tennessee" et "Requiem pour un fou", où le chanteur finit sous les
feux croisés des lasers de fusils d'assaut. Mais un Johnny
survit à tout. Une passerelle l'amène sur la petite scène au milieu du
parterre pour "Le pénitencier", "That's All Right (Mama)", etc. Il s'y
vide de son eau et vit à fond le rock'n'roll au milieu d'un public
qu'il couvre, tout le show durant, de déclarations d'amour. Eh oui,
c'est ça la der des ders. Avec "Derrière l'amour", "Toute la musique
que j'aime", "L'Envie", ça finit dans le grandiose, l'apothéose,
l'hymne. Le premier rappel dit "Ça ne finira jamais". Le second "Et
maintenant, que vais-je faire?" d'après Bécaud. Il y a de l'émotion
dans l'air, une femme quitte la salle en larmes. Un après Johnny est-il
possible pour Jean-Philippe Smet? En attendant, Johnny Hallyday - son
personnage- est venu sans la ramener, sans esbroufe, sans spectacle
délirant ni danseuse affriolante. Juste la musique qu'on aime qu'on
sait d'où qu'elle vient.
Shane- Messages : 7
Date d'inscription : 18/05/2009
Re: Article du journal La Libre
Juste le plus grand tout simplement ! Merci Shane pour cette mise en ligne ,très bel article !
Amitié .
lolo
Amitié .
lolo
laurent54- Messages : 1744
Date d'inscription : 04/02/2008
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