Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
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76kev76
Jango
ludomatik
Anthony
8 participants
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Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
interview fait juste apres le concert de Lille
Exclusif. Entretien avec un rocker en pleine forme. Une énergie insolente pendant deux heures sur scène, une tournée mondiale, un nouvel album, et toujours l’envie d’avoir envie…
Les médecins ont sûrement un avis sur la santé du citoyen Jean-Philippe Smet. Mais pour savoir comment va le chanteur Johnny Hallyday, il suffit d’interroger ses fans, à la sortie d’un concert. Samedi à Lille, ils étaient unanimes : le « grand » est en pleine forme. Deux heures de show avec un seul petit entracte, et une énergie sans faille. Le son est plus rock, plus « roots », centré sur le rythme, et la voix du rocker hexagonal est toujours aussi puissante.
Quelques minutes après la fin du show, Sébastien Farran, le manager de l’idole, vient nous chercher et nous emmène dans la loge de Johnny. Une grande pièce avec un pan de miroirs et des tables de maquillage, et un coin « lounge », où Laeticia nous installe. Johnny se lève et vient s’asseoir à nos côtés, tout sourire.
Vous avez l’air content. C’était un bon soir ?
Je suis content du public, ils sont très chauds dans le Nord, ça répond très vite. C’est très agréable pour nous.
Il y a des fois où ça se passe moins bien ?
Oui, ça arrive que l’on ne soit pas content de ce que l’on a fait. On se dit : ce soir, on a un peu merdé ici ou là. Et donc, le lendemain, comme on fait des essais de son vers cinq heures, on rectifie tout ça. Mais enfin là, on est en tournée depuis le mois de mai, on est rodés. Ça n’arrive plus.
Vous avez joué à Londres, à New York, vous partez pour Moscou (1). Vous jouez différemment dans ces cas-là ?
Non, pas du tout. C’est le même spectacle, le même job. Ce qui peut changer, c’est la salle. L’ambiance peut être différente. On travaille en fonction d’un public, et si c’est la première fois que ce public nous voit, les réactions ne sont pas tout à fait les mêmes. C’est assez difficile à expliquer. Quand on est sur scène, on sent le public, vous voyez ?
Le concert en salle est plus rock, non ?
Oui, j’ai voulu revenir à la base, à l’essentiel de la musique avec laquelle j’ai commencé. Il y a du rock, du blues, et moins d’accompagnement variété, si vous voulez. C’est un retour aux sources.
C’est pour ça que vous faites cet intermède rockabilly ?
Oui, ça explique d’où je viens. Je joue « I’m gonna sit right down » d’Elvis Presley, que j’avais entendu quand j’avais douze ans, c’était avant le rock’n’roll. C’est quasiment une chanson country. La country aux USA, c’est un peu comme l’accordéon chez nous…
Les Stones et les Who repartent en tournée, vous-même n’arrêtez pas. La scène, c’est une drogue ?
Quand on a connu ça, c’est très difficile d’arrêter. On est un peu en manque. Pas en manque de succès ou d’applaudissement, ce n’est pas ça. Mais être sur scène, jouer de la musique, partager ça avec des gens, c’est tellement formidable. Je ne vois pas pourquoi on arrêterait, si on peut le faire.
C’est comme faire des nouvelles chansons…
Complètement. Si on veut que la musique existe, il ne faut pas se laisser aller à répéter ce que l’on a déjà fait. Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! Si on reste scotché à ce que l’on a enregistré en 1960, c’est carrément triste. Je veux faire du rock’n’roll d’aujourd’hui avec le son d’aujourd’hui.
C’est ce que vous avez fait avec l’album qui arrive (2) ?
C’est ce que j’ai essayé de faire, absolument. J’ai voulu retravailler avec Yvan Cassar, qui est un musicien très brillant. Nous avons choisi les chansons ensemble. On a notamment fait appel à Miossec et Daran, et ils ont travaillé sur-mesure. Je leur ai demandé de travailler sur certains thèmes que je voulais évoquer. Aujourd’hui, les textes sont devenus bien plus importants que dans les années soixante. On ne pourrait plus chanter des textes comme on le faisait à l’époque, on serait carrément ridicules…
Vous avez changé certaines paroles, notamment « L’Idole des jeunes »…
Je suis content de la reprendre parce que ça fait plaisir aux gens, ça rappelle des souvenirs. Mais j’ai un peu de mal à chanter ça, franchement. Je trouve ça un peu désuet. Je ne pourrais plus les créer aujourd’hui.
C’est comme « Itsy bitsy petit bikini » !
Alors là, c’est impossible ! Même pas en rêve…
Et sur scène, c’est plus facile aujourd’hui que dans les années soixante ?
Oh oui, carrément. À l’époque rien n’était organisé. On était toujours en retard, tout était improvisé. Désormais, grâce à des gens comme Gilbert Coullier, qui produit cette tournée, tout est calé au millimètre. Nous, on a plus qu’à s’occuper de la musique…
Vous jouez pas mal de guitare sur scène…
Il y a quelques années, je faisais tout le concert à la guitare. Mais les gens trouvaient que je bougeais moins, alors je joue juste sur certains morceaux. Mais j’adore ça. Je viens de m’acheter une Gibson acoustique de 1922, une merveille…
(1) À New York le 7 octobre, à Moscou le 27 octobre. (2) Nouvel album « L’Attente », parution le 12 novembre 2012. Disques Warner.
Propos recueillis par Thierry Meissirel
le progrés.fr
Exclusif. Entretien avec un rocker en pleine forme. Une énergie insolente pendant deux heures sur scène, une tournée mondiale, un nouvel album, et toujours l’envie d’avoir envie…
Les médecins ont sûrement un avis sur la santé du citoyen Jean-Philippe Smet. Mais pour savoir comment va le chanteur Johnny Hallyday, il suffit d’interroger ses fans, à la sortie d’un concert. Samedi à Lille, ils étaient unanimes : le « grand » est en pleine forme. Deux heures de show avec un seul petit entracte, et une énergie sans faille. Le son est plus rock, plus « roots », centré sur le rythme, et la voix du rocker hexagonal est toujours aussi puissante.
Quelques minutes après la fin du show, Sébastien Farran, le manager de l’idole, vient nous chercher et nous emmène dans la loge de Johnny. Une grande pièce avec un pan de miroirs et des tables de maquillage, et un coin « lounge », où Laeticia nous installe. Johnny se lève et vient s’asseoir à nos côtés, tout sourire.
Vous avez l’air content. C’était un bon soir ?
Je suis content du public, ils sont très chauds dans le Nord, ça répond très vite. C’est très agréable pour nous.
Il y a des fois où ça se passe moins bien ?
Oui, ça arrive que l’on ne soit pas content de ce que l’on a fait. On se dit : ce soir, on a un peu merdé ici ou là. Et donc, le lendemain, comme on fait des essais de son vers cinq heures, on rectifie tout ça. Mais enfin là, on est en tournée depuis le mois de mai, on est rodés. Ça n’arrive plus.
Vous avez joué à Londres, à New York, vous partez pour Moscou (1). Vous jouez différemment dans ces cas-là ?
Non, pas du tout. C’est le même spectacle, le même job. Ce qui peut changer, c’est la salle. L’ambiance peut être différente. On travaille en fonction d’un public, et si c’est la première fois que ce public nous voit, les réactions ne sont pas tout à fait les mêmes. C’est assez difficile à expliquer. Quand on est sur scène, on sent le public, vous voyez ?
Le concert en salle est plus rock, non ?
Oui, j’ai voulu revenir à la base, à l’essentiel de la musique avec laquelle j’ai commencé. Il y a du rock, du blues, et moins d’accompagnement variété, si vous voulez. C’est un retour aux sources.
C’est pour ça que vous faites cet intermède rockabilly ?
Oui, ça explique d’où je viens. Je joue « I’m gonna sit right down » d’Elvis Presley, que j’avais entendu quand j’avais douze ans, c’était avant le rock’n’roll. C’est quasiment une chanson country. La country aux USA, c’est un peu comme l’accordéon chez nous…
Les Stones et les Who repartent en tournée, vous-même n’arrêtez pas. La scène, c’est une drogue ?
Quand on a connu ça, c’est très difficile d’arrêter. On est un peu en manque. Pas en manque de succès ou d’applaudissement, ce n’est pas ça. Mais être sur scène, jouer de la musique, partager ça avec des gens, c’est tellement formidable. Je ne vois pas pourquoi on arrêterait, si on peut le faire.
C’est comme faire des nouvelles chansons…
Complètement. Si on veut que la musique existe, il ne faut pas se laisser aller à répéter ce que l’on a déjà fait. Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! Si on reste scotché à ce que l’on a enregistré en 1960, c’est carrément triste. Je veux faire du rock’n’roll d’aujourd’hui avec le son d’aujourd’hui.
C’est ce que vous avez fait avec l’album qui arrive (2) ?
C’est ce que j’ai essayé de faire, absolument. J’ai voulu retravailler avec Yvan Cassar, qui est un musicien très brillant. Nous avons choisi les chansons ensemble. On a notamment fait appel à Miossec et Daran, et ils ont travaillé sur-mesure. Je leur ai demandé de travailler sur certains thèmes que je voulais évoquer. Aujourd’hui, les textes sont devenus bien plus importants que dans les années soixante. On ne pourrait plus chanter des textes comme on le faisait à l’époque, on serait carrément ridicules…
Vous avez changé certaines paroles, notamment « L’Idole des jeunes »…
Je suis content de la reprendre parce que ça fait plaisir aux gens, ça rappelle des souvenirs. Mais j’ai un peu de mal à chanter ça, franchement. Je trouve ça un peu désuet. Je ne pourrais plus les créer aujourd’hui.
C’est comme « Itsy bitsy petit bikini » !
Alors là, c’est impossible ! Même pas en rêve…
Et sur scène, c’est plus facile aujourd’hui que dans les années soixante ?
Oh oui, carrément. À l’époque rien n’était organisé. On était toujours en retard, tout était improvisé. Désormais, grâce à des gens comme Gilbert Coullier, qui produit cette tournée, tout est calé au millimètre. Nous, on a plus qu’à s’occuper de la musique…
Vous jouez pas mal de guitare sur scène…
Il y a quelques années, je faisais tout le concert à la guitare. Mais les gens trouvaient que je bougeais moins, alors je joue juste sur certains morceaux. Mais j’adore ça. Je viens de m’acheter une Gibson acoustique de 1922, une merveille…
(1) À New York le 7 octobre, à Moscou le 27 octobre. (2) Nouvel album « L’Attente », parution le 12 novembre 2012. Disques Warner.
Propos recueillis par Thierry Meissirel
le progrés.fr
Anthony- Messages : 3001
Date d'inscription : 26/06/2009
Age : 55
Localisation : Poitou-Charentes
Re: Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
Très sympa cette petite interview. Merci Anthony.
ludomatik- Messages : 253
Date d'inscription : 08/05/2010
Localisation : Orange
Re: Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
Merci Anthony.
"Je veux faire du rock’n’roll d’aujourd’hui avec le son d’aujourd’hui."
Dommage qu'il ne défende pas sur scène ses nouveaux titres dans ce cas... Enfin, on aura au moins eu L'Attente... Très rock'n'roll!
"Je veux faire du rock’n’roll d’aujourd’hui avec le son d’aujourd’hui."
Dommage qu'il ne défende pas sur scène ses nouveaux titres dans ce cas... Enfin, on aura au moins eu L'Attente... Très rock'n'roll!
Jango- Messages : 4013
Date d'inscription : 01/02/2011
Age : 40
Localisation : Bruxelles
Re: Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
vous changez les paroles de l'idole de jeunes???? ah bon....
j'ai remarqué le changement fille en môme dans excuse moi partenaire mais je n'ai pas remarqué de changement dans l'idole des jeunes...
j'ai remarqué le changement fille en môme dans excuse moi partenaire mais je n'ai pas remarqué de changement dans l'idole des jeunes...
76kev76- Messages : 4464
Date d'inscription : 02/04/2012
Age : 33
Re: Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
Merci pour l'interview.
Comme toi Kev j'ai pas suivi l'histoire avec L'idole des jeunes.
Comme toi Kev j'ai pas suivi l'histoire avec L'idole des jeunes.
Yuna- Messages : 6440
Date d'inscription : 09/02/2008
Age : 35
Localisation : Savoie
Re: Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
Sympa ! Merci Anthony.
The Titi- Messages : 4644
Date d'inscription : 05/02/2008
Age : 53
Localisation : LA ROCHE SUR YON (85)
Re: Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
johnny qui dis avant je jouait tout le temps de la guitare sur scène , oui tu l'avais autour du cou !!!!!!!!
guigui- Messages : 645
Date d'inscription : 29/04/2011
Age : 34
Localisation : reims
Re: Johnny Hallyday : « Il faut avancer, il faut nourrir la bête ! »
guigui a écrit:johnny qui dis avant je jouait tout le temps de la guitare sur scène , oui tu l'avais autour du cou !!!!!!!!
C'est nul comme réflexion
Bidou- Messages : 497
Date d'inscription : 05/02/2008
Localisation : PARIS
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