JEAN-PHILIPPE SMET au théâtre : compte rendu
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JEAN-PHILIPPE SMET au théâtre : compte rendu
Un compte rendu de la pièce "LE PARADIS SUR TERRE"
avec JEAN PHILIPPE SMET, AUDREY DANA, JULIEN COTTEREAU
au THEATRE EDOUARD VII
(séance du samedi 10 septembre 2011 à 17h30)
est en ligne sur ce lien :
http://heartbreakhotelthehellboysnikolaacin.fr.gd/JEAN_PHILIPPE-SMET-dans--g-LE-PARADIS-SUR-TERRE-g--au-THEATRE-EDOUARD-VII--k1-Paris-k2---d--compte-rendu-.-.htm
“LE PARADIS SUR TERRE”
avec Jean-Philippe Smet,
Audrey Dana,
Julien Cottereau
au Théâtre Edouard VII (Paris)
Séance du samedi 10 septembre 2011
à 17h30 :
Pour sa première scène en tant que comédien, Jean-Philippe Smet impressionne, bouleverse, remue le coeur. Il confirme de visu, aux spectateurs chanceux, son talent immense, ainsi que sa capacité à surprendre et à se renouveler. Il est très présent au-delà du premier quart d’heure et ce jusqu’à la fin de la pièce. Y compris dans les quelques scènes où on ne le voit pas sur les planches.
“Le paradis sur terre” est une pièce quasi-inédite de Tennessee Williams, adaptée ici en français avec brio par Jean-Michel Deprats et mise en scène par Bernard Murat. Elle n'a jamais été jouée en France, à l’ambiance nocturne, intimiste, sombre, intense. Une atmosphère de fin du monde.
A 17h30, le noir se fait. Projeté sur écran géant situé juste-devant le public (et de la largeur et de la hauteur de la scène du Théâtre Edouard VII), un court métrage de quelques minutes introduit “Le paradis sur terre”. Cheveux noirs corbeaux, de dos, une silhouette masculine marche le long d’une route. Vers elle, s’avance une auto où se trouvent deux personnes. Elles fuient une contrée (du côté du Mississippi dans les années 1920/1930 ? C'est comme on le fantasme et le souhaite) où, dans quelques dizaines d’heures, s’abattra une inondation. Elles interpellent la personne, jouée par Jean-Philippe, l’incitant à quitter les lieux illico, s’il veut sauver sa vie. “M’en fous, je partirai pas, vous bilez pas” dit l’Homme en Noir, imposant ainsi en quelques mots la densité de son personnage.
On le retrouve quelques secondes plus tard, toujours dans ce minifilm, devant une devanture de maison ancienne et que l’on devine délabrée. Au même moment, magie du dédoublement, la silhouette du comédien Smet apparaît en vrai, au même endroit, derrière l’écran géant qui aussitôt remonte. Il est en train d’allumer une cigarette, de regarder en l’air, sans un mot, tandis que les applaudissements francs et massifs du public se déclenchent. Puis il entre dans la maison.
Et c’est parti pour une heure quarante-cinq passionnante, que l’on ne voit pas passer, avec trois acteurs talentueux : Audrey Dana (Myrtle, fraîche épouse de deux jours de Loth), Jean-Philippe Smet (Chicken) et Julien Cottereau (Loth, atteint de la tuberculose au dernier stade, avec plus qu’un seul poumon qui en plus est défaillant ; demi-frère de Chicken).
Sans micro, sans prompteur ni oreillettes (comme ses deux acolytes), donc 100 % sans filet, Jean-Philippe joue le personnage de Chicken. Un homme que la vie n’a pas épargné mais qui cache cela volontairement sous des dehors bourrus. Il lâchera la garde dans les moments émouvants (avec des mots murmurés, des débuts de pleurs de la part de Chicken) où, à sa façon, il déclarera ses sentiments pour Myrtle (jouée par Audrey Dana). Il lui retracera alors son parcours de vie ansi que celui de son demi-frère Loth, offrant son coeur et ses blessures à une Myrtle troublée et émue.
Le racisme, le désamour des femmes qu’a subi de plein fouet l’homme au sang noir Chicken au cours de son existence, la violence des sentiments, l’amour, la mort, la cruauté des hommes, la maladie, la vie, la pauvreté : tous ces thèmes sont abordés, avec panache, humour, gueulantes, sobriété et émotion.
Le décor est astucieusement conçu, sur deux étages. Mobile, il tourne sur lui-même lors des changements de scène et quand les personnages passent d’une pièce à l’autre.
Les dialogues sont d’une extrême subtilité. Y compris quand Chicken balance à de nombreuses reprises des blagues grivoises. Celles-ci sont très drôles à entrendre car elles sont prononcées avec finesse, justesse, par l’acteur Jean-Philippe.
La dernière scène, ponctuée par un son de tambour finale d'une dizaine de secondes reflète parfaitement l'intensité de la pièce dans son ensemble, lorsque Chicken, avec Myrtle dans ses bras, sur le toit de leur maison, dit : “Je veux regarder ma... terre. Grenouilles et grillons, chantez, maintenant c’est Chicken le roi !”
Au cinéma, bien qu’il s’agisse de personnages complètement différents, Smet avait déjà présenté ce genre de rôles, complexes, en proie à des démons intérieurs : dans “Point de chute” (1970, Robert Hossein), “Love Me” (2000, Laetitia Masson), “L’homme du train” (2002, Patrice Leconte) et “Vengeance” (2009, Johnnie To). Attention : il n’y a absolument aucun rapport, au niveau des origines sociales ni dans leir façon d’être. Néanmoins, il y a une vraie filiation, un même esprit entre tous ces rôles, par leur noirceur, les tourments qu’ils ressentent en eux.
Quelque part, il ne faudrait pas que cette pièce soit enregistrée/captée par des caméras. Que ce soit pour une diffusion télé et/ou la sortie d’un DVD éventuel. Car sur petit écran, cela ne retranscrirait pas du tout les émotions ressenties lors de la vision de cette pièce en direct live dans la salle. Ou alors il faudrait que ce soit réalisé de façon pertinente, judicieuse, avec ces émotions qui ressortent à travers l’écran.
A l’évidence, “Le paradis sur terre” restera dans la carrière et la vie de Jean-Philippe Smet comme l’un des moments les plus marquants et les plus forts de sa vie artistique.
Il est clair que les personnes qui ont et auront la chance d’assister à l’une (ou plusieurs) de ces soixante-douze représentations garderont en elle ce moment théâtral comme quelque chose de rare, d’unique, où pendant chaque représentation, le temps s’est arrêté. Et où, pendant une heure quarante-cinq, le public est entraîné dans une faille spatio-temporelle, dans une maison isolée de tout, ambiance de fin du monde, avec trois protagonistes pleins de déchirements. On ressort de la salle secoué, remué, scotché.
François Guibert
(10 septembre 2011, 22h)
Re: JEAN-PHILIPPE SMET au théâtre : compte rendu
Et il a toujours, même sur scène, son inséparrable pendentif de rocker crucifié, à moins que la photo ne date des répétitions.
je ne me rappelle pas que Johnny ait gardé un bijoux aussi longtemps.
je ne me rappelle pas que Johnny ait gardé un bijoux aussi longtemps.
dicknroll- Messages : 726
Date d'inscription : 29/12/2008
Age : 53
Localisation : BELGIQUE
Re: JEAN-PHILIPPE SMET au théâtre : compte rendu
Très bel article
Johnny a eu raison pour sa pièce et pour son album!
nous vivons un recentrage sur le Johnny artiste...
ça fait du bien après 10 ans d'errances en tout genre...
Johnny a eu raison pour sa pièce et pour son album!
nous vivons un recentrage sur le Johnny artiste...
ça fait du bien après 10 ans d'errances en tout genre...
salentina- Messages : 3134
Date d'inscription : 03/03/2008
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