Johnny Hallyday Le Web
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-25%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable Gamer 16,1” HP Victus 16 – 16 Go /512 Go
749.99 € 999.99 €
Voir le deal

"70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013)

3 participants

Aller en bas

"70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013) Empty "70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013)

Message  GUIBERT FRANCOIS Dim 9 Juin - 20:44


http://www.liberation.fr/culture/2013/06/07/70-ans-jeune-et-johnny_909163


copie ci-dessous au cas où le texte ne serait plus accessible via le lien


70 ans, jeune et Johnny

PORTRAIT Qu’importe la qualité variable de ses disques, ses quelques morts et autant de résurrections, le rockeur de tous les excès fêtera son anniversaire le 15 juin à Bercy en icône indestructible.

Par PAULINE PIAT

«Avec 50 ans de scène derrière lui, il a un statut inoxydable qu’il fait reluire à la sueur de son front. C’est un personnage complexe qui fait partie de notre roman national.Sa voix garde un pouvoir miraculeux. Il est le seul en France à incarner le rock’n’roll, sa musique et son mode de vie. Il est mort et ressuscité plusieurs fois. Ses épiphanies successives font de lui une figure du vitrail médiatique. A cause de ses excès, d’alcool, de drogues et de mariages ratés, les Français lui pardonnent ce qu’ils se pardonnent à eux-mêmes. Il est très intelligent et il n’a jamais arrêté de travailler.» Voilà, d’après Daniel Rondeau, écrivain, ex-journaliste à Libération, et l’un des nombreux biographes de Johnny Hallyday (1), les raisons qui expliquent pourquoi la gloire nationale continue d’exercer une fascination à l’approche de ses 70 ans, qu’il célébrera le 15 juin à Bercy.

«Quoi qu’il fasse, son public reste fidèle. C’est rare, poursuit le journaliste Serge Loupien (2), autre biographe du chanteur. Pourtant, il faut être objectif, ses disques sont inégaux. Mais c’est le premier en France à avoir écrasé tout le monde. Ses débuts furent une révolution !»

Et le journaliste Yves Bigot d’ajouter : «Avec Johnny Hallyday, on touche au sacré. C’est ce qui attire les musiciens plus jeunes, comme Matthieu Chedid, Christophe Miossec, Yarol Poupaud. Quand on écrit, quand on compose, on veut une super voix, ce qu’il a. Ces jeunes savent aussi qu’avec Johnny, ils auront du succès et joueront sur des scènes extraordinaires. Lui a toujours été curieux. Depuis le début, il cherche les petits nouveaux. En 1966, il a choisi Jimi Hendrix pour ses premières parties de concerts ! En tant qu’interprète, il a besoin de se renouveler. Rod Stewart, Tina Turner, Joe Cocker fonctionnent de la même manière.»

Rondeau, Loupien et Bigot sont experts ès Johnny. Ils l’ont beaucoup fréquenté et seront toujours là pour le soutenir. Des groupies sous influence ? Plutôt des observateurs d’une carrière qui sait se renouveler et vivre avec son époque. Johnny ne regarde pas derrière, il avance et s’adapte.

Un fauve aux yeux perçants

En ce 8 novembre 2012, une foule compacte se presse, attirée par la même lumière. Coincé entre la Seine et les Champs-Elysées, le Grand Palais semble trop petit. Des centaines de personnes ont été conviées pour le vernissage de l’exposition Chanel «la Petite Veste noire». Parmi les invités, on croise tous les espoirs du cinéma français, l’équipe du Grand Journal de Canal +, une pléiade de mannequins, quelques couturiers, une jeune princesse. Et une idole. Quand il surgit, les hipsters à bonnet lâchent les mini-hamburgers servis sur les buffets, des jeunes filles à frange jouent des coudes pour l’apercevoir. Le rappeur Frank Ocean, dernière sensation venue des Etats-Unis, monte sur scène. Mais c’est sur la terrasse que l’événement se produit. Johnny Hallyday est arrivé. La jeunesse parisienne, habituée à croiser de nuit d’éphémères starlettes, n’en revient pas de frayer près d’un monument.

Veste noire satinée, un Jésus guitariste crucifié autour du cou, des bagues à chaque doigt, la peau orangée, comme maquillée, les yeux tirés, la barbe taillée en bouc… Johnny Hallyday est un fauve. Des yeux perçants, un regard sage embué de souvenirs, d’alcool et de fêtes, de succès et d’excès. Une souplesse dans le corps quand il bondit sur scène et plusieurs vies au compteur. Sept exactement : les tubes yéyé en 1960 avec Sylvie Vartan. Suivis d’un pot-pourri de flower power et de country. Un passage difficile au début des années 80 et un retour triomphal avec des morceaux écrits par Jean-Jacques Goldman après 1985, doublé d’une épiphanie intellectuelle grâce à un film de Jean-Luc Godard (3). Vient ensuite la période «stades», du Parc des princes en 1993 au Stade de France en 1998. Record de popularité dans les années 2000 et, enfin, depuis 2005, un nouveau label, de nouveaux amis, une septième vie.

A 70 ans, Johnny n’a pas la gueule d’un branché. Pourtant, depuis le début des années 90 - sa période costume lamé, cheveux longs et blonds «comme un soleil d’été…» -, il semble avoir appris la sobriété. On y suppose l’influence de Laeticia, son épouse de 37 ans, accro au shopping comme lui à ses Harley. Le lendemain de la fête Chanel, le couple (marié depuis 1996) est en photo sur les blogs Say Who, Purple Diary, sur les comptes Facebook, Twitter et Instagram des journalistes, photographes et autres directeurs artistiques présents ce soir-là. Une façon d’entretenir le feu de sa nouvelle «personnalité».

«J’étais devenu le mec qui incarnait le conflit de génération», explique Johnny Hallyday en parlant de ses débuts, dans le livre-entretien d’Amanda Sthers (4). Aujourd’hui, il réunit jeunes et vieux. Quand Retiens la nuit s’écoute avec nostalgie par les parents (et grands-parents), les gosses de la Nouvelle Star réinterprètent la Musique que j’aime et rêvent d’un duo avec la star. Laura Smet, sa fille de 28 ans, indéniable actrice de cinéma, peine à être la fille de son père. Son fils David Hallyday, 46 ans, ne vend plus de disque depuis 2010 et doit son plus grand succès à l’écriture d’un album (Sang pour sang) chanté par son père. Qui enchaîne les tournées à guichets fermés et s’entoure d’amis et de musiciens qui n’étaient pas nés quand sort, en 1960, Souvenirs, souvenirs, son premier succès.

En 2011, son 47e CD, Jamais seul, est réalisé par Matthieu Chedid - dit M - et Maxim Nucci - Yodélice -, deux trentenaires. «Johnny a toujours eu l’instinct de bosser avec des gens de talent de toutes générations. Je l’ai vu travailler avec Chedid. Ils viennent de deux planètes différentes et pourtant, ils s’entendaient à merveille», se souvient Daniel Rondeau. L’album ne fera pas l’unanimité, loin s’en faut : «Pas assez Johnny», diront les déçus.

«Je ne suis jamais seul»

Son dernier CD, l’Attente, succès de ventes, a été écrit par le Breton Miossec. «Le disque réalisé par M avait dérouté ses fans, commente Yves Bigot. Mais le dernier a bien été produit et réalisé par Yvan Cassar, à qui Johnny fait confiance.» Depuis 2012, Yarol Poupaud, 44 ans, ex-guitariste du groupe FFF et frère du comédien Melvil Poupaud, est le directeur musical de sa 181e tournée. Poupaud et Hallyday sont devenus amis. On les a vus en vacances ensemble sur l’île de Saint-Barthélemy et à Los Angeles. Leurs épouses respectives, la top-model Caroline de Maigret et Laeticia, semblent inséparables. Ils ont donné un nom à leur nouvelle bande, le «bad asses gang», le gang des durs à cuire. S’y sont greffés le nouveau manager, Sébastien Farran, jeune quadra qui a longtemps géré la carrière du groupe NTM, et sa compagne Nadège Winter, patronne d’une agence de conseils.

«Je ne suis jamais seul, à moins que je lis», avait expliqué Johnny, dans son style bien à lui, en 1989 sur TF1. Apparemment peu passionné de lecture, il vit donc en bande. «Il aime être entouré, confirme Bigot. Il s’ennuie vite, il est solitaire intérieurement.» Le couple Hallyday poste régulièrement des photos sur Instagram et Twitter, manière, espèrent-ils, d’écarter les paparazzi. Il y a deux mois, Johnny s’y affichait avec Thomas Mars, chanteur du groupe Phoenix, puis avec le jeune top chef Jean Imbert et le comédien Michaël Youn. Auparavant, on avait pu le voir dans un avion au côté de Joey Starr, attablé avec Omar Sy dans un restaurant de Los Angeles, ou encore dans un studio d’enregistrement, le bras sur l’épaule de David Guetta.

Sur Internet, Laeticia, elle, montre leurs journées passées à la plage en compagnie de la top-model Audrey Marnay, de Pascal Obispo ou de la journaliste de mode Alexandra Golovanoff. Le rockeur est aussi là où on ne l’attend pas : il s’est par exemple rendu au concert du rappeur Jay-Z et au festival Coachella, repère stylé de la jeunesse californienne. Olivier Zahm, créateur du magazine Purple, bible fashion du luxe et de l’art contemporain, a publié la photo du Français dans ses pages et sur son blog, avec ce titre : «Legendary French musician, Johnny Hallyday.» Fin février, André Saraïva, artiste graffeur et fondateur du club le Baron (notamment), s’est montré en photo aux côtés de Laeticia et Johnny. Avec ce commentaire, en dessous : «My favorite people.»

De «Salut les copains» à «salut les bobos»

La hype ouvre grand ses bras à Jean-Philippe Smet. Celui à qui Piaf fit des avances, le protégé de Line Renaud, Marguerite Duras et de Charles Aznavour, le dinosaure du rock français, pêcherait-il par excès de jeunisme ? Il préfère les angoisses des jeunes pères aux rhumatismes des grands-parents. Johnny est passé de Salut les copains à «salut les bobos». A 70 ans, après cinquante ans de carrière et 100 millions de disques vendus, il reste l’idole, éternel vagabond, boulimique de travail, heureux sur scène plus que partout ailleurs. Pathétique pour certains, iconique pour d’autres. Selon Yves Bigot, «il fait partie de la youth culture, celle du rock qui a grandi à une époque où la jeunesse a pris le pouvoir culturel et l’a gardé. Aujourd’hui, la société rend possible de vivre comme un jeune à son âge. Ce n’est plus incongru». Interviewé en 1990 sur France 3, le chanteur tente de s’expliquer : «Je crois qu’il ne faut pas penser à vieillir. On a l’âge qu’on a. Il y a des gens jeunes qui sont déjà vieux. Il y a des gens plus âgés qui sont encore jeunes. Ça ne veut rien dire.»Et comme il le déclare en 1984, remettons «les pendules en place… ou à l’heure, quoi…»

Si Johnny Hallyday se réinvente des vies, c’est sans doute aussi parce que la mort l’a frôlé plusieurs fois. Le 10 septembre 1966, en pleine gloire, il n’y a plus d’espoir. Johnny s’ouvre les veines à quelques heures d’un concert. Sauvé de justesse, il revient avec Noir c’est noir et l’ascension continue. Encore plus de tubes, de fans, de nuits blanches et arrosées. Fin 2009, après une énième tournée triomphale, il est plongé dans le coma pour échapper à la douleur d’une infection survenue après l’opération d’un cancer du colon. Au moment de son extravagante convalescence, où il se met à nouveau en danger, son entourage s’est déchiré. Selon certains, c’est aidé et conseillé par Laeticia que le chanteur a rompu avec le producteur Jean-Claude Camus et le photographe Daniel Angeli. «Tous les grands performeurs font ça, relativise Bigot. La révolution de palais dans l’entourage renouvelle l’énergie. Les artistes en ont besoin.» Dehors les faux amis, les profiteurs, authentiques ou imaginaires. Il en reste des aigreurs.

Johnny, lui, passe à autre chose. Sans ménagement pour l’ancienne cour, aujourd’hui honnie. Plus que la dope, l’alcool et les guitares, le public est son addiction. «Vous êtes formidables», lui dit-il chaque soir sur scène. Des centaines de galas par an, des milliers de couvertures de magazines… Ses amours, ses divorces, ses enfants : la France a toujours tout su. «Comme Brigitte Bardot, quand il a commencé, Johnny était ami avec les journalistes de Paris Match et de Salut les copain, explique Yves Bigot. Les médias se sont développés en même temps que lui. Du coup, il a gardé l’habitude de s’exposer, à l’inverse d’artistes comme Jean-Jacques Goldman ou Francis Cabrel, qui cultivent le mystère. Johnny est un enfant de la balle, il est sur scène depuis l’enfance, il est à l’aise avec l’attention des médias et il en a sans doute besoin. Si on ne publiait plus de photo de lui, il se demanderait si c’est la fin.»

«Regarde à quoi ils me réduisent»

«Il ne sait pas dire non, estime pour sa part Serge Loupien. Ses impresarios connaissent sa valeur marchande et ils en jouent auprès des médias, passant parfois des deals pour caser dans leurs pages des artistes mineurs.» «Johnny n’a pas de vie privée, pense Daniel Rondeau. Sa vraie vie, c’est sur scène, c’est là que son cœur bat.» En coulisse, lors d’un concert, le rockeur lui a raconté comment, à 15 ans, il avait tout appris sur la Seconde Guerre mondiale en interrogeant les parents d’un ami, anciens résistants.

Le biographe se souvient d’un moment où passait un sketch des Guignols de l’info avec sa marionnette. «Regarde à quoi ils me réduisent», lui dit Johnny.

L’animal est complexe, constamment sous la lumière, mais timide par nature. «Ce n’est pas du tout l’imbécile que l’on a parfois dépeint, reprend Loupien. Il est charmant et a tendance à se laisser influencer. Mais il reste un tueur.» Fragile psychiquement, solide physiquement, se rêvant en patriarche entouré d’une descendance nombreuse, mais accro aux aléas des tournées, il encaisse et accumule les abus. Daniel Rondeau a retenu une nuit particulière, en 2002. Après un concert, vers minuit, Johnny, son épouse Laeticia, ses musiciens et toute l’équipe vont dîner aux Crayères, un restaurant étoilé de Reims. «A 3 heures du matin, nous n’étions plus que trois à table. Le chef nous a sorti une bouteille d’Armagnac de 1850, que nous avons terminée avant d’en faire ouvrir une autre. Vers 6 heures, le chef pâtissier a passé une tête et écrasé une larme en découvrant son idole de toujours, encore à table. Nous avons fini vers 8 heures. A 17 heures, Johnny me téléphonait, imperturbable : il jouait à Lille le soir même.»

Les Français pardonnent

Résident fiscal dans le comté de Berne, en Suisse, depuis 2006, il n’a même pas été convaincu de revenir par Nicolas Sarkozy, que le chanteur avait pourtant soutenu. «Je n’aime pas la médiocrité, je pense que la gauche pousse vers ça», déclare-t-il à Amanda Sthers. En 2012, l’administration française lui réclame 9 millions d’euros d’impôts pour ses activités commerciales et artistiques exercées en France. «On a souvent dit que je m’étais barré pour ne pas payer d’impôts. C’est en partie vrai», dit l’évadé à Sthers. Mais les Français pardonnent. «Parce que c’est un rockeur, un blouson noir ! argumente Yves Bigot. Les gens pensent : tant mieux pour lui ! L’argent, les belles motos… Ils vivent par procuration une existence qui les fait rêver. Cela dit, avec la crise économique, c’est en train de changer…»

Et si, tout compte fait, Johnny Hallyday finissait par lasser ? Selon un sondage BVA publié le 1er juin dans le Parisien (1), 58% des personnes interrogées déclarent «ne pas l’aimer». Pire, les sondés ont remarqué - il était temps - que le chanteur était vieux. 65% d’entre eux pensent même qu’il devrait prendre sa retraite (dont 71% des 18-34 ans). Moche. Mais les Français rattrapent le coup, prouvant que leur idylle avec le rockeur ne mourra jamais : 54% le disent «sympathique», 52% «pas ringard» et surtout, allant finalement à l’essentiel, 76% le jugent «bon chanteur». Ouf.

(1) «L’Age dé-raison, biographie imaginaire», Seuil (1982) et «Johnny», Nil Edition (1999). (2) Journaliste à «Libération» et auteur de «Johnny Hallyday, la dernière idole», Grasset (1984). (3) «Détective» (1985). (4) «Dans mes yeux», Plon (2013). (5) réalisé le 29 et 30 mai auprès de 984 personnes de 18 ans et plus.
GUIBERT FRANCOIS
GUIBERT FRANCOIS

Messages : 661
Date d'inscription : 06/05/2008

http://lachanteusemariefrance.fr.gd/

Revenir en haut Aller en bas

"70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013) Empty Re: "70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013)

Message  Yuna Dim 9 Juin - 21:04

Merci pour l'article.
Yuna
Yuna

Messages : 6458
Date d'inscription : 09/02/2008
Age : 35
Localisation : Savoie

Revenir en haut Aller en bas

"70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013) Empty Re: "70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013)

Message  lugo62 Dim 9 Juin - 21:05

Merci pour l'article , interessant.
lugo62
lugo62

Messages : 10668
Date d'inscription : 19/05/2009
Age : 42
Localisation : pres de troyes mais originaire de lens

Revenir en haut Aller en bas

"70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013) Empty Re: "70 ans, jeune et Johnny" ("Libération", 8 juin 2013)

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum