Mythologies contemporaines. Eve, Prométhée, Ulysse, Hallyday.

Il y a ceux que l’on connait : Nietzsche  , Camus   , Hallyday   et ceux qu’on ne connait pas…Peu importe, ce qui est important , ce sont  les valeurs qu’ils portent,  les émotions qu’ils transmettent, tout le sublime de l’humain qui est en nous et que Johnny transcende dans une salle de concert survoltée : un moment d’éternité arraché  à notre  tragique condition humaine.
Par eux passent l’émotion, le partage, la sensibilité, le sens du beau et du bon, tout ce qui fait  le plus de la condition humaine, tout ce qui nous rachète de nos péchés. « la plus belle chose que nous puissions éprouver, c’est le mystère des choses » ; certains y  rajoutent  la beauté.  

Nietzsche dit : il n’y a plus de Dieu, l’homme n’est pas une créature de dieu mais un créateur de dieu »: il en a besoin pour vivre ; Nietzsche dit « allons jusqu’au bout de nous-même, dépassons l’humain basique, élevons-nous au-dessus de notre condition ». C’est ce que fait Hallyday, jeune dieu magnifique de beauté, aussi fou que Jim Morrison (Ils se ressemblaient à 27 ans !)  A l’instinct, jeune, il donne tout, devient idole. Maintenant, conscient, il joue son rôle, nous donne l’amour, l’espoir dont nous avons besoin. Ah ce regard à Bruxelles en 2009 : j’avais vu la Mort sur lui, il  savait qu’il était dans le mur. Comme s’il avait fallu passer par le coma  pour retrouver sa vérité : en aucun cas renoncer à cette scène qui nous fait communier :  Sur « on stage », écouter la salle chanter sur mes tendres années, c’est magique, ça donne des frissons. Cette salle de Bercy pleine d’amour le 15 juin, c’était grandiose : on est au-dela de la musique, on est dans une histoire d’amour dingue entre un homme et son public, avec ce qu’il faut d’argent, de déglingues et de sublimes remontées pour dresser la légende du phénix Hallyday…  

Si lui dit continuer parce qu’il éprouve sur scène une émotion qu’il n’éprouve nulle part ailleurs, je fais tous ces concerts pour la même raison : Un bonheur et une douleur foudroyante. La plénitude, la joie et la solitude. Il faut recommencer toujours comme Sisyphe.
Camus dit : le monde est absurde, il n’y a pas de sens ; Mais après cela il dit : je peux m’en lamenter, mais ce n’est pas la solution, la solution c’est ce que je fais de ma condition. Alors Camus saute dans la mer, le corps explosé de joie par le soleil, le sable et la mer. La vie est toujours plus forte chez camus…Ah regret de tous les livres qu’il n’a pas eu le temps d’écrire !!!
Johnny dit «  vous ne  trouvez pas que la vie est triste  sans rêve ? ». Il parait qu’il s’ennuie beaucoup dans ce que les gens normaux appellent la vraie vie. Alors il sublime lui aussi, il saute sur la scène et nous enchante.

Avant j’étais fascinée par la star ; Maintenant je suis aussi émerveillée par cet homme qui sait et qui avance  debout   : le plus beau reste (peut-être) à faire : quelle leçon et quel exemple, non ?  

 Claudie