Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
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Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
je me permets de mettre le texte ... car je n'ai lu nulle part un pareil compte-rendu sur aucun forum... et qui mérite d'être lu par un grand nombre :
Ecrit par Past, du forum Universal : MON 31
"Mon", enfin, on était 80 000 à le partager cet adjectif possessif !!!
Voilà ce que j'ai vécu, c'est un peu long, mais le concert a fait 2h50, hein, alors...
Dernier des trois concerts au Stade de France… vue depuis les gradins « U », sous un aigle aux ailes métalliques déployées, la scène a belle allure, toute acier et noir, contrastant avec la douceur de la lumière printanière de ce dernier dimanche de mai. L’agréable set de Christophe Mae nous a démontré que la sono dans cet immense baignoire qu’est le SDF est top… de ce côté-là aucune inquiétude.
21h20, des haut-parleurs jaillissent de grosses percussions et la mosaïque d’écrans sous les ailes de l’aigle totémique s’éclaire en flashes électrisants. L’ambiance monte… feu d’artifice qui masque une seconde la totalité de la scène et Johnny seul se trouve posé comme par enchantement au centre de la scène, immobile, statufié de son vivant, il attend longtemps avant de démarrer a cappella « Quoi ma gueule ?... ». Puis l’orchestre se dévoile derrière et c’est parti dans une ambiance bleue. Le son est magnifique. Ce soir la gueule de Johny est inaltérable. L’idole évoque de Stade de France d’il y a onze ans pour dire qu’il fera ce soir d’anciennes chansons. C’est « Je veux te graver dans ma vie » … Attitudes rock, chœurs efficaces, Johnny dépote. Moins ancien mais quand même historique, « Joue pas de rock’n’roll pour moi » suit dans une ambiance jaune et orange. Ce soir le phrasé de Johnny fait merveille et on a vite compris : l’orchestre va assurer grave, avec invention. Belle acclamation tous feux éteints sauf le pinceau du projo sur la star : oui, on a tous compris que ce soir on n’est pas venu pour rien. Et « Dégage », le gros rock, enchaîne avec images du saxo sur les écrans. Johnny manifestement adore ce rock signé Larry Williams qu’il a souvent ressorti de son répertoire. Le saxo court sur l’immense scène, la guitare aussi et Johnny se démène et la version de ce soir est furieuse. Guitare flamenco… on devine « Diego » et l’on saisit ce qui deviendra une évidence au fil du concert : les arrangements de toutes les chansons du Tour 66 sont intelligents, parfois surprenants, souvent subtils, toujours efficaces. En 1990 à Bercy – « dans la chaleur » – où Johnny a créé cette chanson écrite d’abord pour France Gall j’ai compris que Johnny avait atteint une sorte de maturité vocale, qu’il pouvait désormais faire tout ce qu’il voulait. Ce soir la progression percutante du thème, les étonnants chorus de guitare, la voix parlée et chantée de Johnny arrivent à me faire oublier le grand moment d’il y a presque vingt ans. Après cette interprétation géniale, Johnny bavarde longuement, « j’ai tellement de choses que j’aimerais vous dire »… et tout ça pour que les « je t’aime » qu’il fait crier au public puissent introduire « Ça peut changer le monde », thème que j’aime beaucoup à cause de sa ligne mélodique chantante et sa partie de cuivres en forme de clin d’œil à Otis Redding. Sur les écrans on ne peut échapper aux images de l’UNICEF, de Laetitia et des enfants du monde (mais ça aurait pu être pire). L’intervention de Greg Zlap à l’harmonica est brillante.
Les tribunes du SDF rougeoient des lueurs du soleil couchant, il est bientôt 21h50… même la lumière du ciel est du côté du spectacle ! Mais la scène est vite baignée de bleu. Bleu… blues, quoi… Les premières mesures d’ « Excuse-moi partenaire » montent portés par des chœurs très « soul ».... Ce soir nous avons droit à une version punchy, survitaminée, au final est très puissant. Je m’époumone à crier « Bravo Johnny ! ». Ah ! « Excuse-moi partenaire » 2009, c’est déjà fini… comment est-ce possible ?! Les couleurs du ciel s’assombrissent mais des colonnes de lumière montent en oblique. C’est un très joli fondu-enchaîné pour « Marie » : on ne va pas reprocher à Johnny de chanter son plus gros succès (même si c’est à la place de « J’ai oublié de vivre »). Greg Zlap est de nouveau bien mis en valeur. On a droit à une belle version. Mais l’orgue qui enchaîne annonce l’autre plus grand succès de la carrière de Johnny, les éclairs fusent au rythme de la batterie, c’est « Que je t’aime », l’inusable tube agrémenté de lumières violettes quand la nuit tombe. L’hymne est repris par tout le public: voilà quarante ans qu’on a découvert cette chanson en direct au cœur d’un show par ailleurs monstrueux (une tuerie comme on dit aujourd’hui). Une énorme acclamation monte du Stade… J’ai trouvé que vocalement Johnny a baissé d’un cran, oh c’est à peine perceptible mais sa voix me semble fatiguée… il parle au public « j’aimerais vous parler d’une fille… », on sait très bien de qui il s’agit. Arc rouge au dessus de la scène, ambiance électrique, le saxo intime au public de marquer le tempo, c’est « Gabrielle ». La voix basse de Johnny remplit le stade, et, surprise, l’arrangement de « Gabrielle » nous refait découvrir la chanson, Zlap intervient avec fougue, il est brillantissime. C’est la folie. Je crois que j’entends « Gabrielle » pour la première fois ! Johnny tire un coup de chapeau à Zlap. « Il est venu faire l’harmonica pour mon disque de blues et en l’entendant je lui ai dit : toi tu feras partie de mon groupe ! » (Disque de blues dont on n’entendra rien ce soir, quelle tristesse). « Vous êtes chauds ce soir ! Moi aussi ! ». Johnny est essoufflé quand il parle. Plus que d’habitude. A vrai dire, sa voix n’est pas autant au top qu’il y a trois ans au Palais des Sports pour le début du Flashback Tour (le soir où j’y étais, en tout cas, sur ce plan de perfection vocale, il avait été irréprochable). A l’oreille c’est indéniable mais voilà, la fougue de Johnny n’en est pas altérée pour autant, ni l’envie, ni le plaisir et cela ne fera que s’amplifier dans la suite du spectacle et c’est pourquoi le SDF 2009 restera comme l’un des rendez-vous les plus forts de toute la carrière de Johnny. Mais on n’en est pas là.
Ami Keys arrive pour « Unchained melody ». Ami Keys est très bien, Johnny un peu à ses limites mais il sourit magnifiquement quand même, Ami Keys dérape presque (j’exagère un peu). C’est clair, je n’aime pas cette chanson ni la version gueularde du disque ni l’arrangement de ce soir, très proche du disque. Ami et Johnny se font face à la fin, en gros plan sur les écrans au-dessus, ils s’en sont tirés…
C’est au tour du groupe : « Born to be wild », le titre de Steppenwolf de 1968. Bien emmené, percussif, images de Pravda la survireuse du regretté Guy Peellaert sur les écrans… la nuit est là, l’orchestre défonce, les choristes aussi. Tiens, pour savoir si vous assistez à un concert de rock ou de variété, vous vous posez la question : est-ce qu’on peut entendre « Born to be wild » - heavy metal thunder – pendant un concert de variétés ? Réponse : non !
Pas assez d’applaudissements à mon goût pour saluer cette prestation majestueuse.
Mais David s’est installé à la batterie. Et le papa revient. Ambiance rouge, of course, c’est « Allumer le feu » … Cette chanson est exemplaire de la Hallyday-musique. Un truc qu’on hésite à écouter chez soi tant il est facile de ricaner sur le refrain mais qui sur scène est, à chaque fois, un moment absolument irrésistible. Notamment ce soir… et d’ailleurs qui a envie de résister ? Personne ! Acclamations ! Johnny salue David d’un « ce matin mon fils a fait une course à Magny Cours… et il a gagné ! » Re-acclamations ! Le papa a l’air ravi. Il rajoute « les chats font pas des chiens ». Vivas dans la foule ! Johnny papa-gâteau ! Mais instrument à vents et piano apaisent la scène qui se teinte de bleu clair et c’est « Sang pour sang. Le père et le fils ce soir sont très bons. Un grand moment que ce « Sang pour sang » de 2009. Couleurs blanc et bleu, images du GIGN en patrouille sur les écrans… c’est « Requiem pour un fou », le grand mélodrame de 1976. La variété façon Hallyday : du grand art. La voix juste un peu en-dessous, ce soir, mais la gestuelle est très efficace et l’interprétation exemplaire. Le final rouge et noir impressionne. Orgue au centre et les musiciens s’écartent en deux groupes de chaque côté de la scène pour se retrouver sur la plate-forme centrale tout en interprétant « Le Pénitencier » qui nous ramène tout droit à 1964… Je repère qu’indéniablement la voix fatigue un peu mais le métier de Johnny sait faire passer ça parfaitement. Les voilà au centre, le moment rock’n’roll, rockabilly même. Le groupe va faire merveille. Johnny peinard sur son tabouret est prêt pour interpréter cinq classiques du r’n’r, « la fille de l’été dernier », « Blue Suede Shoes » formidable, mais moins formidable qu’il y a trois ans, « La terre promise » - l’arrangement est pétillant, tout comme l’interprétation de Johnny. « That’s All Right » est encore mieux, c’est carrément le retour aux sources. Je n’en reviens pas qu’une contrebasse au milieu du stade soit aussi présente (bravo Vernerey) ! Le son des années cinquante est là, d’une certaine manière ! « I got a woman » : je me retrouve à mon premier Olympia, 1962, pour moi le début de tout... La voix n’est pas aussi à l’aise qu’elle aurait pu l’être mais le tempo est sans faille. C’est rien de dire que ce moment rock’n’roll me comble.
« Quelque chose de Tennessee » : ce superbe titre habillé ce soir de fumées où la silhouette de Johnny apparaît et disparaît, faisant le chemin inverse de celui du pénitencier, jusqu’à ce que tout le monde se retrouve sur la scène. Chouette mise en scène. Ovation. Mais on a encore rien vu. La voix de Johnny va revenir, éclatante, pour le medley rhythm’n’blues. Rythmique parfaite plus les Vine Street Horns, c’est la béatitude ! « Les coups », « Noir c’est noir », « Je suis seul », « Aussi dur que du bois » et « Jusqu’à minuit ». Nouveaux arrangements mais complètement dans l’esprit de l’époque. Ça vrombit, ça chauffe, ça décoiffe. Le final de « Jusqu’à minuit », je l’attendais celui-là, eh bien il est impeccable. Certes dans la citation plus que dans le vécu mais c’est nerveux, vif, de toute beauté. Johnny présente ses cuivres et fait ovationner son saxo baryton septuagénaire, arrière-grand père depuis ce matin. « J’aimerais être comme lui à 74 ans ! » (ou quelque chose d’approchant). ) s’exclame Johnny. Johnny fait crier les garçons et les filles… aux décibels y’ a pas photo, les filles l’emportent. « Eh ben les mecs ?! » s’esclaffe l’idole. Les chœurs maintenant, ambiance soul, et c’est la variétoche façon Hallyday totalement transfigurée, « Derrière l’amour ». Je mentirais si je disais que je suis fou de cette chanson. Mais là, ce soir, c’est une nouveauté. Et Johnny interprète ça haut la main, plus que haut la main. Comme s’il chantait ça pour la première fois. La vache ! Il emporte la mise ! Il m’a eu !!!
Mais on va pas laisser tomber le rock’n’roll comme ça ! Et c’est « le bon temps du rock’n’roll »… Ce soir avec Sylvie Vartan. Qui est finalement à l’aise et dans le tempo. Vues de la tribune « U » les deux silhouettes sont magnifiques. Sylvie quittera la scène après que Johnny ait annoncé son rendez-vous à l’Olympia à l’automne prochain. Tu viendras lui demande-t-elle ? Mais s’il y a tout ce monde je ne vois comment on pourra le mettre à l’Olympia ?! Façon très élégante de souligner qu’il y a une star et une seule capable de remplir trois jours de suite le SDF… Un concert de Johnny Hallyday sans « La musique que j’aime » ? Impossible. Le titre est bien là ! Johnny est de nouveau parfaitement en voix. Rien à découvrir dans ce titre sinon que les musiciens sont tous parfaits, et que c’est, comme à chaque fois le délire. Je me dis que tout au long du show, et de plus en plus Johnny a paru, heureux, enjoué, bien sur scène, ayant l’envie. Et tout au long de la soirée ça faisait terriblement plaisir à voir et à vivre. Le monument qui suit est un sommet artistique de la carrière de Johnny. « L’envie » qui servit d’intro au Flashback Tour et de manière éblouissante, sert ici de final avant le rappel. Dans la version de ce soir tout est parfait.
Toute la troupe salue. Bravo à Philippe Uminski pour sa direction musicale d’orfèvre. Bravo aux jeunes et aux vieux. Bravo à tous. Ovation immense, immense Toute la troupe salue. Ils ont tous été épatants. Les mots de remerciements de Johnny sont simples mais touchent, à coup sûr. Il ne nous oubliera et nous non plus répond la foule…
C’est sûr qu’on rappelle l’idole, et comment ! Qui revient pour « Ça ne finira jamais ». Martèlement puissant de la batterie et de la guitare, arrangement de scène efficace, forte interprétation de Johnny, dramatisation exemplaire. Final dans la pyrotechnie, fumigènes, pétards, paillettes qui montent dans le ciel, harmonies colorées très élégantes. Jusqu’au bout, pas une faute de goût dans la mise en scène de ce Tour66. Et c’est sur la pulsion inébranlable de « Et maintenant » que Johnny interprète ce morceau de bravoure de la chanson française, certes plus facile à chanter que « La quête » mais l’émotion y est beaucoup plus directe. Et quelle puissance. L’émotion est là, qui peut en douter ?! Le Tour 66 c’est du grand art, je l’ai déjà dit. Ça se termine sur des mots terribles, « plus rien, « plus rien »… Au centre de la scène, la trappe s’ouvre, Johnny disparaît. Il est 0h10 quand on se dit que le Tour 66 au SDF, c’est fini. C’était bien ? Tu parles que c’était bien !
Ecrit par Past, du forum Universal : MON 31
"Mon", enfin, on était 80 000 à le partager cet adjectif possessif !!!
Voilà ce que j'ai vécu, c'est un peu long, mais le concert a fait 2h50, hein, alors...
Dernier des trois concerts au Stade de France… vue depuis les gradins « U », sous un aigle aux ailes métalliques déployées, la scène a belle allure, toute acier et noir, contrastant avec la douceur de la lumière printanière de ce dernier dimanche de mai. L’agréable set de Christophe Mae nous a démontré que la sono dans cet immense baignoire qu’est le SDF est top… de ce côté-là aucune inquiétude.
21h20, des haut-parleurs jaillissent de grosses percussions et la mosaïque d’écrans sous les ailes de l’aigle totémique s’éclaire en flashes électrisants. L’ambiance monte… feu d’artifice qui masque une seconde la totalité de la scène et Johnny seul se trouve posé comme par enchantement au centre de la scène, immobile, statufié de son vivant, il attend longtemps avant de démarrer a cappella « Quoi ma gueule ?... ». Puis l’orchestre se dévoile derrière et c’est parti dans une ambiance bleue. Le son est magnifique. Ce soir la gueule de Johny est inaltérable. L’idole évoque de Stade de France d’il y a onze ans pour dire qu’il fera ce soir d’anciennes chansons. C’est « Je veux te graver dans ma vie » … Attitudes rock, chœurs efficaces, Johnny dépote. Moins ancien mais quand même historique, « Joue pas de rock’n’roll pour moi » suit dans une ambiance jaune et orange. Ce soir le phrasé de Johnny fait merveille et on a vite compris : l’orchestre va assurer grave, avec invention. Belle acclamation tous feux éteints sauf le pinceau du projo sur la star : oui, on a tous compris que ce soir on n’est pas venu pour rien. Et « Dégage », le gros rock, enchaîne avec images du saxo sur les écrans. Johnny manifestement adore ce rock signé Larry Williams qu’il a souvent ressorti de son répertoire. Le saxo court sur l’immense scène, la guitare aussi et Johnny se démène et la version de ce soir est furieuse. Guitare flamenco… on devine « Diego » et l’on saisit ce qui deviendra une évidence au fil du concert : les arrangements de toutes les chansons du Tour 66 sont intelligents, parfois surprenants, souvent subtils, toujours efficaces. En 1990 à Bercy – « dans la chaleur » – où Johnny a créé cette chanson écrite d’abord pour France Gall j’ai compris que Johnny avait atteint une sorte de maturité vocale, qu’il pouvait désormais faire tout ce qu’il voulait. Ce soir la progression percutante du thème, les étonnants chorus de guitare, la voix parlée et chantée de Johnny arrivent à me faire oublier le grand moment d’il y a presque vingt ans. Après cette interprétation géniale, Johnny bavarde longuement, « j’ai tellement de choses que j’aimerais vous dire »… et tout ça pour que les « je t’aime » qu’il fait crier au public puissent introduire « Ça peut changer le monde », thème que j’aime beaucoup à cause de sa ligne mélodique chantante et sa partie de cuivres en forme de clin d’œil à Otis Redding. Sur les écrans on ne peut échapper aux images de l’UNICEF, de Laetitia et des enfants du monde (mais ça aurait pu être pire). L’intervention de Greg Zlap à l’harmonica est brillante.
Les tribunes du SDF rougeoient des lueurs du soleil couchant, il est bientôt 21h50… même la lumière du ciel est du côté du spectacle ! Mais la scène est vite baignée de bleu. Bleu… blues, quoi… Les premières mesures d’ « Excuse-moi partenaire » montent portés par des chœurs très « soul ».... Ce soir nous avons droit à une version punchy, survitaminée, au final est très puissant. Je m’époumone à crier « Bravo Johnny ! ». Ah ! « Excuse-moi partenaire » 2009, c’est déjà fini… comment est-ce possible ?! Les couleurs du ciel s’assombrissent mais des colonnes de lumière montent en oblique. C’est un très joli fondu-enchaîné pour « Marie » : on ne va pas reprocher à Johnny de chanter son plus gros succès (même si c’est à la place de « J’ai oublié de vivre »). Greg Zlap est de nouveau bien mis en valeur. On a droit à une belle version. Mais l’orgue qui enchaîne annonce l’autre plus grand succès de la carrière de Johnny, les éclairs fusent au rythme de la batterie, c’est « Que je t’aime », l’inusable tube agrémenté de lumières violettes quand la nuit tombe. L’hymne est repris par tout le public: voilà quarante ans qu’on a découvert cette chanson en direct au cœur d’un show par ailleurs monstrueux (une tuerie comme on dit aujourd’hui). Une énorme acclamation monte du Stade… J’ai trouvé que vocalement Johnny a baissé d’un cran, oh c’est à peine perceptible mais sa voix me semble fatiguée… il parle au public « j’aimerais vous parler d’une fille… », on sait très bien de qui il s’agit. Arc rouge au dessus de la scène, ambiance électrique, le saxo intime au public de marquer le tempo, c’est « Gabrielle ». La voix basse de Johnny remplit le stade, et, surprise, l’arrangement de « Gabrielle » nous refait découvrir la chanson, Zlap intervient avec fougue, il est brillantissime. C’est la folie. Je crois que j’entends « Gabrielle » pour la première fois ! Johnny tire un coup de chapeau à Zlap. « Il est venu faire l’harmonica pour mon disque de blues et en l’entendant je lui ai dit : toi tu feras partie de mon groupe ! » (Disque de blues dont on n’entendra rien ce soir, quelle tristesse). « Vous êtes chauds ce soir ! Moi aussi ! ». Johnny est essoufflé quand il parle. Plus que d’habitude. A vrai dire, sa voix n’est pas autant au top qu’il y a trois ans au Palais des Sports pour le début du Flashback Tour (le soir où j’y étais, en tout cas, sur ce plan de perfection vocale, il avait été irréprochable). A l’oreille c’est indéniable mais voilà, la fougue de Johnny n’en est pas altérée pour autant, ni l’envie, ni le plaisir et cela ne fera que s’amplifier dans la suite du spectacle et c’est pourquoi le SDF 2009 restera comme l’un des rendez-vous les plus forts de toute la carrière de Johnny. Mais on n’en est pas là.
Ami Keys arrive pour « Unchained melody ». Ami Keys est très bien, Johnny un peu à ses limites mais il sourit magnifiquement quand même, Ami Keys dérape presque (j’exagère un peu). C’est clair, je n’aime pas cette chanson ni la version gueularde du disque ni l’arrangement de ce soir, très proche du disque. Ami et Johnny se font face à la fin, en gros plan sur les écrans au-dessus, ils s’en sont tirés…
C’est au tour du groupe : « Born to be wild », le titre de Steppenwolf de 1968. Bien emmené, percussif, images de Pravda la survireuse du regretté Guy Peellaert sur les écrans… la nuit est là, l’orchestre défonce, les choristes aussi. Tiens, pour savoir si vous assistez à un concert de rock ou de variété, vous vous posez la question : est-ce qu’on peut entendre « Born to be wild » - heavy metal thunder – pendant un concert de variétés ? Réponse : non !
Pas assez d’applaudissements à mon goût pour saluer cette prestation majestueuse.
Mais David s’est installé à la batterie. Et le papa revient. Ambiance rouge, of course, c’est « Allumer le feu » … Cette chanson est exemplaire de la Hallyday-musique. Un truc qu’on hésite à écouter chez soi tant il est facile de ricaner sur le refrain mais qui sur scène est, à chaque fois, un moment absolument irrésistible. Notamment ce soir… et d’ailleurs qui a envie de résister ? Personne ! Acclamations ! Johnny salue David d’un « ce matin mon fils a fait une course à Magny Cours… et il a gagné ! » Re-acclamations ! Le papa a l’air ravi. Il rajoute « les chats font pas des chiens ». Vivas dans la foule ! Johnny papa-gâteau ! Mais instrument à vents et piano apaisent la scène qui se teinte de bleu clair et c’est « Sang pour sang. Le père et le fils ce soir sont très bons. Un grand moment que ce « Sang pour sang » de 2009. Couleurs blanc et bleu, images du GIGN en patrouille sur les écrans… c’est « Requiem pour un fou », le grand mélodrame de 1976. La variété façon Hallyday : du grand art. La voix juste un peu en-dessous, ce soir, mais la gestuelle est très efficace et l’interprétation exemplaire. Le final rouge et noir impressionne. Orgue au centre et les musiciens s’écartent en deux groupes de chaque côté de la scène pour se retrouver sur la plate-forme centrale tout en interprétant « Le Pénitencier » qui nous ramène tout droit à 1964… Je repère qu’indéniablement la voix fatigue un peu mais le métier de Johnny sait faire passer ça parfaitement. Les voilà au centre, le moment rock’n’roll, rockabilly même. Le groupe va faire merveille. Johnny peinard sur son tabouret est prêt pour interpréter cinq classiques du r’n’r, « la fille de l’été dernier », « Blue Suede Shoes » formidable, mais moins formidable qu’il y a trois ans, « La terre promise » - l’arrangement est pétillant, tout comme l’interprétation de Johnny. « That’s All Right » est encore mieux, c’est carrément le retour aux sources. Je n’en reviens pas qu’une contrebasse au milieu du stade soit aussi présente (bravo Vernerey) ! Le son des années cinquante est là, d’une certaine manière ! « I got a woman » : je me retrouve à mon premier Olympia, 1962, pour moi le début de tout... La voix n’est pas aussi à l’aise qu’elle aurait pu l’être mais le tempo est sans faille. C’est rien de dire que ce moment rock’n’roll me comble.
« Quelque chose de Tennessee » : ce superbe titre habillé ce soir de fumées où la silhouette de Johnny apparaît et disparaît, faisant le chemin inverse de celui du pénitencier, jusqu’à ce que tout le monde se retrouve sur la scène. Chouette mise en scène. Ovation. Mais on a encore rien vu. La voix de Johnny va revenir, éclatante, pour le medley rhythm’n’blues. Rythmique parfaite plus les Vine Street Horns, c’est la béatitude ! « Les coups », « Noir c’est noir », « Je suis seul », « Aussi dur que du bois » et « Jusqu’à minuit ». Nouveaux arrangements mais complètement dans l’esprit de l’époque. Ça vrombit, ça chauffe, ça décoiffe. Le final de « Jusqu’à minuit », je l’attendais celui-là, eh bien il est impeccable. Certes dans la citation plus que dans le vécu mais c’est nerveux, vif, de toute beauté. Johnny présente ses cuivres et fait ovationner son saxo baryton septuagénaire, arrière-grand père depuis ce matin. « J’aimerais être comme lui à 74 ans ! » (ou quelque chose d’approchant). ) s’exclame Johnny. Johnny fait crier les garçons et les filles… aux décibels y’ a pas photo, les filles l’emportent. « Eh ben les mecs ?! » s’esclaffe l’idole. Les chœurs maintenant, ambiance soul, et c’est la variétoche façon Hallyday totalement transfigurée, « Derrière l’amour ». Je mentirais si je disais que je suis fou de cette chanson. Mais là, ce soir, c’est une nouveauté. Et Johnny interprète ça haut la main, plus que haut la main. Comme s’il chantait ça pour la première fois. La vache ! Il emporte la mise ! Il m’a eu !!!
Mais on va pas laisser tomber le rock’n’roll comme ça ! Et c’est « le bon temps du rock’n’roll »… Ce soir avec Sylvie Vartan. Qui est finalement à l’aise et dans le tempo. Vues de la tribune « U » les deux silhouettes sont magnifiques. Sylvie quittera la scène après que Johnny ait annoncé son rendez-vous à l’Olympia à l’automne prochain. Tu viendras lui demande-t-elle ? Mais s’il y a tout ce monde je ne vois comment on pourra le mettre à l’Olympia ?! Façon très élégante de souligner qu’il y a une star et une seule capable de remplir trois jours de suite le SDF… Un concert de Johnny Hallyday sans « La musique que j’aime » ? Impossible. Le titre est bien là ! Johnny est de nouveau parfaitement en voix. Rien à découvrir dans ce titre sinon que les musiciens sont tous parfaits, et que c’est, comme à chaque fois le délire. Je me dis que tout au long du show, et de plus en plus Johnny a paru, heureux, enjoué, bien sur scène, ayant l’envie. Et tout au long de la soirée ça faisait terriblement plaisir à voir et à vivre. Le monument qui suit est un sommet artistique de la carrière de Johnny. « L’envie » qui servit d’intro au Flashback Tour et de manière éblouissante, sert ici de final avant le rappel. Dans la version de ce soir tout est parfait.
Toute la troupe salue. Bravo à Philippe Uminski pour sa direction musicale d’orfèvre. Bravo aux jeunes et aux vieux. Bravo à tous. Ovation immense, immense Toute la troupe salue. Ils ont tous été épatants. Les mots de remerciements de Johnny sont simples mais touchent, à coup sûr. Il ne nous oubliera et nous non plus répond la foule…
C’est sûr qu’on rappelle l’idole, et comment ! Qui revient pour « Ça ne finira jamais ». Martèlement puissant de la batterie et de la guitare, arrangement de scène efficace, forte interprétation de Johnny, dramatisation exemplaire. Final dans la pyrotechnie, fumigènes, pétards, paillettes qui montent dans le ciel, harmonies colorées très élégantes. Jusqu’au bout, pas une faute de goût dans la mise en scène de ce Tour66. Et c’est sur la pulsion inébranlable de « Et maintenant » que Johnny interprète ce morceau de bravoure de la chanson française, certes plus facile à chanter que « La quête » mais l’émotion y est beaucoup plus directe. Et quelle puissance. L’émotion est là, qui peut en douter ?! Le Tour 66 c’est du grand art, je l’ai déjà dit. Ça se termine sur des mots terribles, « plus rien, « plus rien »… Au centre de la scène, la trappe s’ouvre, Johnny disparaît. Il est 0h10 quand on se dit que le Tour 66 au SDF, c’est fini. C’était bien ? Tu parles que c’était bien !
salentina- Messages : 3134
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
tout est dit .... ....alors salentina on espionne ? Oss (o super salentina) 117?
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
et non rick , je n'espionne nullement ... je participe et ce texte me semble définitif !
salentina- Messages : 3134
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
j'avoue franchement j'ai pas tout lu le début, un peu au milieu et la fin, à priori c'est trés positif alors j'adore
dpcharle- Messages : 9350
Date d'inscription : 04/02/2008
Age : 74
Localisation : wasquehal - nord
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
dpcharle a écrit:j'avoue franchement j'ai pas tout lu le début, un peu au milieu et la fin, à priori c'est trés positif alors j'adore
tu as eu tort de ne pas tout lire... c'est rare de rencontrer sur les forums une personne qui connaisse si bien son sujet...
salentina- Messages : 3134
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
Salentina, tu as eu une riche idée de nous mettre l'hommage, de ce fan à Johnny, rien à redire.
Moi, je perçois ce compte rendu, comme un hommage également.
Moi, je perçois ce compte rendu, comme un hommage également.
caraibes1- Messages : 2171
Date d'inscription : 04/02/2008
Localisation : Ici, discrète surtout sur internet....danger!!
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
Merci à toi Salentina, ce texte explique bien ce que ce fan a vécu en allant au concert Dimanche soir, Bravo à tous les veinards.
Invité- Invité
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
de rien... il était dommage de passer à côté
salentina- Messages : 3134
Date d'inscription : 03/03/2008
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
j'ai compris ton nouvel avatar...tu étales ! ....
serais tu une aussi bonne pate ?
En tout cas on a trouvé plus bavard que Montana.... ... serge à toi !
serais tu une aussi bonne pate ?
En tout cas on a trouvé plus bavard que Montana.... ... serge à toi !
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
Ca c'est du positif et dpcharles qui ne lit pas le texte en entier!!! Pfttt
Invité- Invité
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
Une fan s'exprime dans 20 minutes, sur son amour pour Johnny!!
J'aimerais mieux mourir avant lui »Créé le 09.06.09 à 07h12 | Mis à jour le 09.06.09 à 07h12 |
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« Ça va lui manquer. J'espère qu'il changera d'avis ». Marie-Laure Mahy fait partie des inconditionnelles de Johnny Hallyday. Depuis l'âge de 7 ans. Elle se souvient : « Je l'ai vu pour la première fois à la kermesse de la bière à Maubeuge. » En 1996, elle ira l'applaudir à Las Vegas. Dix ans de moins que son idole, elle a pourtant l'impression d'avoir partagé sa vie avec lui. Ses collègues de la Banque Postale, où elle travaille, redoutent d'avoir à lui annoncer sa mort. « Elles ont peur de ma réaction, dit-elle avec le sourire. J'aimerais mieux mourir avant lui ».
Le concert*, elle l'a déjà vu. « Comme membre officielle du fan club, j'ai pu assister à la répétition au stade de France », raconte-t-elle avec ferveur. Elle redoute le dernier morceau « Et maintenant, que vais-je faire ? » de Gilbert Bécaud. Heureusement, il y aura encore Lille en septembre. « J'ai vu qu'il rajoutait des dates en 2010. Alors peut-être... ». En attendant, il lui reste la collection collecte d'albums et le photo-montage des copines où Jonnhy lui fait une bise virtuelle.
Gilles Durand
* Ce soir à 19 h au stade Bollaert, Lens
J'aimerais mieux mourir avant lui »Créé le 09.06.09 à 07h12 | Mis à jour le 09.06.09 à 07h12 |
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« Ça va lui manquer. J'espère qu'il changera d'avis ». Marie-Laure Mahy fait partie des inconditionnelles de Johnny Hallyday. Depuis l'âge de 7 ans. Elle se souvient : « Je l'ai vu pour la première fois à la kermesse de la bière à Maubeuge. » En 1996, elle ira l'applaudir à Las Vegas. Dix ans de moins que son idole, elle a pourtant l'impression d'avoir partagé sa vie avec lui. Ses collègues de la Banque Postale, où elle travaille, redoutent d'avoir à lui annoncer sa mort. « Elles ont peur de ma réaction, dit-elle avec le sourire. J'aimerais mieux mourir avant lui ».
Le concert*, elle l'a déjà vu. « Comme membre officielle du fan club, j'ai pu assister à la répétition au stade de France », raconte-t-elle avec ferveur. Elle redoute le dernier morceau « Et maintenant, que vais-je faire ? » de Gilbert Bécaud. Heureusement, il y aura encore Lille en septembre. « J'ai vu qu'il rajoutait des dates en 2010. Alors peut-être... ». En attendant, il lui reste la collection collecte d'albums et le photo-montage des copines où Jonnhy lui fait une bise virtuelle.
Gilles Durand
* Ce soir à 19 h au stade Bollaert, Lens
caraibes1- Messages : 2171
Date d'inscription : 04/02/2008
Localisation : Ici, discrète surtout sur internet....danger!!
Re: Lu sur le forum Universal... par un admirateur de l'idole de la 1ère heure
PS : je viens de voir le lien dans le post revue de presse, donc excuses pour ce doublon.
caraibes1- Messages : 2171
Date d'inscription : 04/02/2008
Localisation : Ici, discrète surtout sur internet....danger!!
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